
Emma revient enchantée et apaisée de son voyage avec Annick, sa grand-mère et Paul. Elle a compris que le prêche du mollah Rahim Kadour n’était que violence et extrémisme, au contact de trois femmes musulmannes. Elle rejoint avec beaucoup de joie sa famille. Après ses retrouvailles touchantes, Emma demande si elle peut retrouver Nouri, son amoureux. C’est la dernière fois que sa famille la verra. Qu’est-il arrivé à Emma ? Et à Nouri, lui aussi porté disparu ? Qui a pu les enlevés ?
Avec « Parfois si loin », Gabrielle Desabers pose les thèmes de la vengeance, de l’entraide, de l’amour et du racisme.
En découvrant la vraie identité du mollah Rahim Kadour, il n’y a aucun doute sur le motif de l’enlèvement d’Emma. Il s’agit ni plus ni moins d’une vengeance, préméditée de longue date par un homme extrêmement dangereux. Ce sentiment malveillant et destructeur dans tous les cas, conduit cette personne à des actes répréhensibles, odieux et criminels. De plus, cet homme médecin de formation, est également un fanatique religieux, ce qui engendre encore plus de dégâts et de maltraitances physiques et psychologiques sur sa victime, Emma.
Malgré la terreur qu’inspire ce fou furieux, les premières personnes à vouloir venir en aide à Emma, sont ses deux épouses Ava et Laleh. Elles ne veulent pas que les plans machiavéliques de leur mari atteignent leur but. Elles ne veulent plus de lui dans leur vie. Cela fait vingt ans qu’elles ne l’ont pas vu ! Un des enfants d’Ava, Pejman essaie aussi de venir en aide à ses trois malheureuses. Il tente de trouver une issue judiciaire, dans un pays où l’homme est sur un piédestal. La plus étonnante, est l’aide qu’apporte un homme, à Emma. Lui, qui est censé être le géôlier, lui si respectueux des lois, fait preuve de compassion et de modération. Bien d’autres personnages font preuves d’entraide, de compassion et d’humanité par leurs actes ou par leurs paroles, comme aider une inconnue, prendre la défense d’une personne.
Ce roman nous donne beaucoup d’amour. En premier lieu, les sentiments entre Nouri et Emma, sont dévoilés avec pudeur et respect. L’amour parental et filial est très présent aussi. Les risques pris, le comportement de chaque membre de la famille d’Emma, les propos tenus par chacun, nous emporte sur une vague d’amour inconditionnel. Nous avons également l’amour de son prochain, qui pointe ici et là le bout de son nez.
Le dernier thème est le racisme. Il est abordé par le biais d’un enseignant. Ce qui est déplorable, c’est que la personne visée, a l’habitude d’entendre ces petites réflexions d’une bassesse incroyable. Le seul élément positif est la prise de conscience collective que cela doit cesser.
Cette seconde partie est découpée selon trois axes : Nouri, Emma et la famille. J’ai eu la sensation de lire une pièce de théâtre en plusieurs actes, qui me racontait une scène précise par chapitre. Cela a évidemment facilité la lecture et permit les basculements entre les protagonistes de l’histoire, sans que je perde le déroulement du récit. J’ai apprécié que l’entraide soit mise à la place d’honneur. J’ai beaucoup aimé la fin de ce roman, qui est tendre et touchante.
A bientôt pour un nouvel océan de mots….
;-), Notes.