Le temps du déluge
Adam Premier, le chef spirituel des « Jardiniers de Dieu », prédit depuis longtemps le Déluge des Airs, une catastrophe naturelle qui toucherait uniquement les hommes pour les punir des méfaits qu’ils font subir à la Terre, à sa faune et à sa flore. Lorsque se produit le désastre, seules deux femmes semblent avoir survécu : Toby et Ren. Partout autour d’elles prolifèrent des espèces transgéniques créées par l’Homme qui menacent les êtres vivants. Dans ce monde terrifiant, tout est devenu danger. Il leur faudra pourtant s’aventurer à l’extérieur pour tenter de subsister et partir à la recherche d’éventuels rescapés…
C’est avec beaucoup de plaisir et une grande curiosité que j’ai pris en main le deuxième tome « le temps du déluge« . Une nouvelle fois, j’ai été embarquée dans une histoire, non dans trois histoires : celles de Toby, de Ren et des Jardiniers de Dieu.
Margaret Atwood introduit dès les premières pages Les Jardiniers de Dieu. Est-ce un culte ? Peut-être avec les chapitres qui commencent tous par un sermon suivi d’un chant, avec le nom Dieu utilisé à maintes reprises. Beaucoup de Saints sont énumérés tout au long de l’histoire, dont certains noms m’ont surprise. Les titres des chapitres m’ont fait penser à un évangile. Est-ce une façon de vivre ? Il se pourrait : régime alimentaire végétarien, respect de la nature, non utilisation des produits chimiques, un enseignement sans écrit, pas de technologie. Est-ce une secte ? Le meneur est sans nul doute Adam Premier, un homme capable à priori de concilier des personnes très différentes, un homme vers qui tous se tournent pour avoir un conseil, une approbation, une personne capable de prendre une décision à la place d’une autre, ce qui sous-entend plus de libre arbitre. Pour ma part, je dirai que c’est un mélange des trois genres.
L’auteure présente ensuite Toby, une fille de la plèbezone dont les parents sont décédés et qui a fui sa vie et son identité pour atterrir à SecretBurgers avant d’être inextrémiste sauvée par Adam Premier. Au fil des chapitres qui lui sont consacrés, je l’ai vu évoluer, ne pas totalement adhérer aux concepts des Jardiniers et se retrouver bloquée dans le Balnéo Nouvomoi avant de prendre la décision de partir de ce lieu devenu « sa maison ».
Arrive Ren, une jeune femme, bloquée dans une maison close de luxe Zécailles. De page en page et avec de nombreux flashbacks dans le passé comme pour Toby. Je l’ai découverte enfant chez les Jardiniers avec sa mère, devenir la presque sœur d’Amanda Payne, retourner dans le compound Sentégénic, avoir une relation amicale puis amoureuse avec Jimmy, arriver à l’université et devoir choisir, à la mort de son père, son avenir.
J’ai également retrouvé des personnages apparus dans Le Dernier homme : Bernice, l’étudiante qui avait brûlé à l’université Martha-Graham les chaussures et les caleçons de Jimmy (Snowman). D’abord chez les Jardiniers puis à l’université. Amanda Payne, adolescente dans la plèbezone dite Le trou de l’évier, puis chez les Jardiniers et ensuite comme artiste et petite amie de Jimmy. Glenn fait deux brèves apparitions : une fois avec les Jardiniers et plus particulièrement avec Ève 6 (Pilar) et avec Ren. Dans les dernières pages, j’ai retrouvé les Crakers et Jimmy, que j’avais laissé se dirigeant vers d’autres survivants comme lui. Et le nom Maddaddam, dénomination d’un groupe de personnes dans un jeu appelé Extinctathon et plus particulièrement une partie des personnes en faisant partie.
J’avais vraiment envie de connaître la suite de l’aventure de Jimmy. Finalement, j’ai dû attendre les dernières pages pour connaître la suite. Ce deuxième tome, pourtant, ne m’a pas déçue. Il m’a donné d’autres indices pour mettre en place les pièces du puzzle. Et, je dois avouer que je ne l’ai pas trouvé redondant par rapport au premier volume. Bien que la situation soit la même, Margaret Atwood a su réinventer son sujet et le recycler avec brio, un humour parfois grinçant, quelques pointes de suspens.
A bientôt pour un nouvel océan de mots….
Notes, 😉
Titre original : The Year of the Flood, 2009
Traduit par Jean-Daniel Brèque
ISBN 978-2-264-06367-0
Éditions 10/18 – Robert Laffont, 2012.
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