Margaret Atwood : Maddaddam (tome 1)

Le dernier homme

Un monde, le nôtre, dans un futur pas si lointain…Un monde dévasté à la suite d’une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l’ensemble de l’humanité. Esseulé au cœur de cet enfer aseptisé et visionnaire, digne de 1984 et d’Orange mécanique, un homme, Snowman, est confronté à d’étranges créatures génétiquement modifiées, les Crakers, une nouvelle race d' »humains » programmés pour n’être sujets ni à la violence, ni au désir sexuel, ni au fanatisme religieux. Tel un Robinson futuriste, il doit lutter pour sa survie et celle de son espèce. Au risque d’y perdre son âme…

En faisant des recherches sur Margaret Atwood, je me suis aperçue que ce roman de science-fiction anticipée fait partie d’une trilogie écrite sur 10 ans du nom de Maddaddam, titre également du dernier tome. Donc, je me suis empressée de commander les deux autres.

Au travers du personnage de Snowman, Margaret Atwood nous propose de vivre une aventure dans un monde où tous nos repères ont disparu. Qui est Snowman ? Pourquoi pense-t’il être le dernier homme sur la planète ? Au fil des pages, nous apprenons ce qui s’est passé avec l’histoire de Jimmy (Snowman). Une vie banale, ordinaire, et pourtant liée à celle de l’humanité et plus particulièrement à l’évolution de l’homme.

Les deux thèmes qui sautent aux yeux sont le climat et la génétique : l’orage de l’après-midi, des tours offshore dont une grande partie est submergée, l’humidité, les louchiens, les porcons, les malchatons… A l’époque où cet opus a été écrit, on parlait du trou dans la couche d’ozone, le réchauffement climatique et de progrès en génétique tels que le séquençage du binôme humain, la manipulation végétale, le clonage. Je pense que ces informations ont largement contribué à l’inspiration de Margaret Atwood ainsi que les épidémies auxquelles nous avons dû faire face (grippe espagnole, SRAS…). Je dois dire que l’imagination de cette auteure est fertile pour les noms : plèbezones, SentéGénic, Poneuv, Nouvomoi, chocosoja, Sojababa… Est-ce seulement de l’imagination ?

Nous retrouvons aussi  comme thèmes la division des humains (Plèbezones / Compounds), les premiers étant voués à la déchéance, les autres considérés comme l’élite. Ce qui n’est pas sans nous rappeler les génocides au nom d’une ethnie ! La césure entre la connaissance et le non savoir (Snowman / Crakers), le tourisme sexuel (Oryx), la limite entre le bien et le mal (Crake alias Glenn / La mère de Jimmy), et beaucoup d’autres tels que la religion, la transmission des mots ou encore l’extinction des espèces.

Malgré les allers-retours incessants dans le passé de Snowman, je ne me suis pas sentie perdue. Les retours en arrières sont tous provoqués par une situation précise. Ils m’ont donné les clés pour une bonne compréhension de ce début d’histoire. Il est vrai que pour certains lecteurs, qui préfèrent plus l’action dans le présent, ce livre les décevra. Mais que représente le présent dans cette histoire ? Très peu… ou simplement le début d’une nouvelle ère où tout doit être écrit.

Facile à lire, riche en inventions, ce premier acte m’a donné envie de lire la suite. Une question, toutefois, me reste à l’esprit : est-ce l’histoire de Snowman ou celle des Crakers ? Là je n’ai pas de réponse, peut-être que le deuxième opus me la donnera.

A bientôt pour un nouvel océan de mots…

Notes, 😉.

Titre original : Oryx and Crake, 2003

Traduction : Michèle Albaret-Maatsch

ISBN 978-2-264-04315-03

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